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Quelques mots sur la situation au Burundi :
Suite à la crise politique issue de l’élection présidentielle de 2015 et la réélection du président Pierre Nkurunziza, pour un 3e mandat anticonstitutionnel, ce pays, montré auparavant en exemple pour la réconciliation effectuée après les massacres des années 90, a de nouveau basculé dans la violence. Les assassinats des opposants ou suspectés de l’être se multiplient dans l’impunité générale.
Toute tentative de dialogue avec les autorités burundaises sont refusées : la cinquième et dernière session de pourparlers inter-burundais organisée en octobre 2018 à Arusha a été boycottée par le Gouvernement burundais. Le Bureau Burundais du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, le 28 février 2019, s’est vu dans l’obligation de fermer ses portes, ceci après 23 ans de travail pour la consolidation de la paix, et la réforme du secteur de la sécurité et de la justice, malgré les difficultés.
Les ONG étrangères ont été contraintes de suspendre leurs activités pendant 3 mois, à partir du 1er octobre 2018, et se sont trouvées dans l’obligation de se réinscrire et de transmettre au pouvoir la liste de leurs employés avec la mention de leur ethnicité, en vertu des nouveaux quotas imposés de 60 % de Hutu et 40 % de Tutsi, et un minimum de 30% de femmes. Les ONG étrangères doivent également verser le tiers de leurs budgets annuels sur un compte de la Banque centrale du Burundi. Un tiers des ONG ont estimé ne pouvoir travailler dans ces conditions et ont quitté le pays.
Ce rétrécissement continuel de l’espace démocratique, qui touche également les ONGs nationales, les défenseurs des droits de l’homme et les médias indépendants burundais, est d’autant plus préoccupant qu’il s’inscrit dans la perspective des élections de 2020.
La situation précaire d’une grande partie des ménages burundais ne les empêche pas d’être soumis régulièrement à des contributions obligatoires et d’autres soi-disant volontaires afin de financer les élections de 2020. Celles-ci prennent régulièrement l’allure de racket ou d’extorsion car elles s’accompagnent de violences ou encore, conditionnent l’accès aux soins de santé et à l’éducation. Des contributions financières ou en nature pour la construction de permanences du parti au pouvoir, le CNDD-FDD, au niveau des collines et des communes, sont également exigées de l’ensemble de la population.
Les enquêtes récentes sur le terrain révèlent que, sur les milliers de réfugiés rentrés volontairement en 2018, nombre d’entre eux se sont sentis obligés de fuir à nouveau au bout de quelques jours ou quelques mois. Perçus comme des opposants, ils ont fait l’objet de menaces et d’intimidations par des membres de la ligue des jeunes du parti au pouvoir, les Imbonerakure, parfois en collaboration avec les autorités locales, qui très fréquemment les ont dépouillés des kits de réinstallation et de l’argent remis dans le cadre du programme de retour. Des hommes comme des femmes ont été arrêtés et détenus, certains ont été tués ou ont disparu, et des femmes et des filles ont été violées
Son objectif : la formation des jeunes en difficulté, l’entr’aide et le partage. Un exemple : outre le soutien dans les études, des camps de vacances ont, à plusieurs reprises, été organisés pour fabriquer des briques de terre afin de construire des maisons pour des personnes n’ayant pas de toit.
Un de ses membres les plus actifs est Emmanuel Nibizi, son secrétaire exécutif. Celui-ci est en outre vice-président de la ligue ITEKA pour la défense des droits de l’homme, ligue faisant partie de la FIDH (Fédération Internationale pour les droits des hommes).
La ligue ITEKA relève ainsi les exactions commises depuis 2015 afin de les faire connaître au niveau international.
Par exemples, pour l’année 2017, Iteka a relevé :
- 456 meurtres
- 89 disparitions forcées
- 283 victimes d’actes de torture
- 77 victimes de violences sexuelles
- 2 338 personnes arrêtées, souvent détenues en dehors de toute procédure légale.
Evidemment, cela ne plaît pas au pouvoir en place, responsable de cette violence. Beaucoup de membres étaient déjà partis quand, en février 2018, Emmanuel et sa famille, se sentant menacés, ont dû fuir le pays pour se réfugier en Ouganda. Il a rejoint les membres d’Iteka et, avec eux, il continue à se battre pour faire connaître la situation catastrophique de son pays.
Emmanuel Nibizi
C’est ainsi qu’il a fait partie de la délégation burundaise (3 personnes) invitée par la FIDH qui voulait en savoir plus sur la situation au Burundi. A cette occasion, nous avons pu rencontrer Emmanuel et lui faire visiter notre magasin où il a pu faire connaissance de notre bénévole, Paul Fays, qui tient la permanence au magasin chaque samedi.
Ensemble, ces réfugiés burundais en Ouganda ont créé une association, « ADS INKINGI » ayant une personnalité juridique ougandaise, et pour laquelle ils ont obtenu le permis de travail pour ses membres. Ceux-ci veulent demeurer au pays, se rendant compte que s’ils viennent en Europe, ils ne pourront plus aider leur pays. Cependant, leur situation financière est très difficile et ils rêvent de pouvoir trouver du travail. C’est ainsi qu’ils ont créé un projet pour lequel ils sollicitent notre aide, intitulé « Non loin de chez moi ». Ce projet consiste en locations de terrains pour la culture d’oignons et autres légumes et du petit élevage. La réalisation de ce projet devrait permettre à 40 familles de réfugiés, principalement des défenseurs des droits de l’homme, de vivre décemment et de pouvoir envoyer leurs enfants à l’école.
En 2021, un nouveau projet émerge avec les mêmes objectifs, venir en aide aux jeunes burundais.es, exilé.es comme lui à Kampala en Ouganda, en créant l’association COSOR (COHESION ET REHABILITATION SOCIALE) afin de contribuer à la réinsertion socio-économique des groupes vulnérables, dont les enfants réfugiés, par l’éducation et la sensibilisation communautaire...
Voit ainsi le jour le projet «Kalibu kwetu» en swahili, «Ingo twitezimbere» en Kirundi ou «Mujje kulwe kulakulana» en Luganda, «Bienvenue chez nous» en français...
Vous pouvez aider Rezippons la terre et MATM à réunir la somme en venant acheter dans notre boutique de seconde-main et invitez votre famille et connaissances pour des achats solidaires et écoresponsables. (à signaler sur votre virement) au compte de
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ou, si vous désirez une attestation fiscale (pour tout don annuel de minimum 40€), au compte de
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